QUATRIEME CHAPITRE

CAPITALISME D’ETAT

En 1877 encore Engels voulait nous protéger contre le « faux  socialisme ». A ce temps même, dans « Anti-During » il a écrit que pas toute nationalisation est socialiste, comme dans le cas contraire Bismark et Napoléon devaient être arrangés parmi les fondateurs du socialisme. Encore plus tôt – en 1848 dans le Manifeste du communisme Marx et Engels écrivent de types différents de socialisme – féodal, bourgeois, de la petite bourgeoisie, « réel »…

La liquidation de la propriété privée ne signifie pas encore, que de cette façon la propriété est devenue automatiquement sociale. La nationalisation, la socialisation complète des moyens de production à des relations de production réservées, signifie monopolisation de la production. Mais cela n’est pas de socialisme, comme on nous le représentait. La socialisation complète (en Bulgarie et en URSS – 100 %) des moyens de production les transforme d’une propriété privée en propriété de l’Etat, mais pas en propriété sociale. (La propriété coopérative n’était qu’un supplément insignifiant, subordonné à la propriété de l’Etat, qui est de facto disparu avec les Complexes d’agriculture et de production.) Par ici commencent tous les non-sens théorétiques, l’impasse complète et désordre dans la théorie du socialisme, dans l’égalisation, dans le signe d’égalité entre le socialisme et la propriété de l’Etat. Parce que la propriété de l’Etat ne signifie pas qu’elle est de la société, bien que la propriété sociale puisse comprendre celle de l’Etat. La propriété de l’Etat est d’autant sociale, comme elle l’avait été sous Louis XIV ou le sultans turcs.

Avec la nationalisation complète des moyens de production de la propriété privée et sa mise dans les mains de l’Etat la concurrence est complètement niée en ouvrant le chemin du monopole de l’Etat comme dominant dans la production. Lénine a tort d’écrire, que le socialisme était un monopole d’Etat au profit de la classe ouvrière. La nature économique du monopole est telle, qu’il ne peut pas agir dans l’intérêt de la classe ouvrière. Il n’existe que pour produire du profit de monopole. Et un tel profit peut être réalisé si seulement la force de travail est une marchandise et le salaire de l’ouvrier représente de prix de monopole de cette marchandise. Ainsi le monopole est-il toujours orienté contre la classe ouvrière et jamais à son propre profit. Le monopole est la négation du socialisme. Marx a vu cela et nous a expliqué que lui, le monopole, à une étape donnée stoppe le développement des forces productrices. « Le monopole du capital met des chaînes à cette manière de production qui a parvenue à son éclat avec lui et sous son toit. » (Marx, Le capital, v.1, p.771, l’italique à nous.)

Le socialisme n’est pas de concurrence, mais il n’est pas de monopole non plus. Le socialisme n’est pas de propriété privée, ni propriété d’Etat. Le socialisme est une chose complètement différente. Qu’est-ce que c’est le socialisme dans tel cas ?

Pour répondre à cette question, il faut l’aborder sans dogmatisme, sans scolastique et préjugés, mais sans des essais libre non plus, sans mots généraux. Parce que le socialisme est une science précise, il n’utilise que de notions précises. Une d’elle est la propriété sociale sur les moyens de production. Le socialisme de Marx ne reconnaît pas d’autre propriété ! Ledit « pluralisme de la propriété » est venu pour soulager la conscience savante de quelqu’un, pour légaliser la propriété privée par le nom de Marx ! Mais Marx était son adversaire irréconciliable. Son génie de volcan a donné la meilleure explication scientifique du capital et de la propriété privée. Ce pluralisme de la propriété ne signifie qu’une seule chose – pluralisme de la propriété privée, c’.à.d. l’établissement d’une variété de ses formes sans en changer de contenu.

D’un autre coté la conception primitive que la propriété d’Etat représente une propriété sociale, leur assimilation, égalisation ne peut pas résister à la critique du temps. La propriété d’Etat n’est pas de socialisme. La propriété de monopole d’Etat, telle qu’elle était jusqu’ici et est en train d’être, n’est pas de propriété de la société. Voilà pourquoi nous avions jusqu’ici la domination d’un capitalisme de monopole d’Etat en sa forme complète, supérieure, à un degré absolu, et  pour cela – final de socialisation, au sommet de la monopolisation des moyens de production par un propriétaire – l’Etat, et non pas de socialisme, comme on nous trompait par des théories démagogues. Il n’y avait jamais eu de socialisme. Dans le cadre du XX siècle nous sommes passés par un système de socialisme utopique pour prouver que ce qui n’était pas possible n’était pas le socialisme, mais l’utopie des écrivains jusqu’à Marx et après Marx. C’était un socialisme utopique qui à l’étape contemporaine n’est que capitalisme – d’Etat, monopole. Le capitalisme de monopole d’Etat est une étape inévitable, naturelle dans le développement des forces productrices, une fois la propriété privée capitaliste apparue, il est une évolution de la propriété capitaliste, due à la concentration et la centralisation du capital. Etant évidemment un produit de cette évolution, ayant normalement mené au degré supérieur, final de monopolisation de la propriété, elle s’est manifestée comme la forme du capitalisme la plus parasite, la plus pourrissante, la plus réactionnaire et non-progressive, qui a été faussement proclamée comme « un système socialiste mondial », dont la Bulgarie était aussi un des membres.

La socialisation complète des moyens de production de la part de l’Etat avec la réservation des relations de production capitalistes transforme le système économique en capitalisme de monopole d’Etat en forme supérieure. C’est le degré final de la monopolisation des moyens de production, restante dans les mains d’un seul propriétaire – l’Etat. Ayant prévu ça, Engels voulait conjurer justement ce type de faux socialisme. A ce temps là encore il a vu le danger que l’Etat capitaliste  ne se cache sous les vêtements du socialisme. Et en réalité, quand les capitalistes distincts sont éliminés du jeu, la production passe complètement sous le pouvoir de l’Etat – capitaliste total et l’Etat reste comme « une seule société de capitalistes » (Marx). C’est ce qui est arrivé après la Deuxième guerre mondiale en Bulgarie et dans tout le « système socialiste » - l’invasion de l’étatisme.

Maintenant on demande – à quoi cette crise économique sans précédent est due, qui a renversé pas un gouvernement distinct, mais tout un système social, qui a complètement détruit un gigantesque édifice politique et changé de cette manière tout l’ordre mondial. Est-ce que c’est la théorie qui est vraiment coupable à la déconfiture du communisme en tant qu’idéologie mondiale ou c’est la pratique existante ? Le Marxisme est-il le coupable ou bien ses interprètes ? C’est ici qu’on peut trouver la réponse à la question – le marxisme est-il une utopie ou une science ? En autres mots, est-ce que la théorie admet la possibilité d’une telle crise économique comme la notre – crise pas de la surproduction, mais du déficit ? Est-ce qu’elle peut expliquer cette crise ?

Il parait que oui.

La raison est cachée dans la nature de la manière même de production du monopole d’Etat absolu du capital, qui existait sous cette forme comme une copie chez nous et comme un original en URSS. Cette crise englobe toutes les disproportions possibles étant ensuite leur résultat. Et elles peuvent être unies dans trois groupes :

1.    Disproportions entre accumulation et consommation.

2.    Disproportions dans l’accumulation même.

3.    Disproportion dans la consommation même.

Ces trois groupes de disproportions existent toujours et de manière continue, étant génétiquement immanentes de toute manière de production capitaliste, parce qu’elles sont une conséquence de la contradiction principale de la reproduction capitaliste, créée par la violation de la Loi de la proportionnalité. Et ses exigences à la réalisation complète du produit à la reproduction élargie, excluant l’apparition de crises, sont :

1.    Condition initiale (nécessaire) :

I (v + m/a) < II (c+m) ;

2.    Condition principale (suffisante) :

I (v + m/a) = IIc,

ou I m/a est cette partie de Im, qui est dépensée comme un revenu, tandis que a est la partie, déterminée à l’accumulation. (Cf. K.Marx, Le Capital, v.II, p.548).

Dans les conditions de relations de production capitalistes cette loi est toujours violée et c’est pour cela et c’est par ici que toutes les crises du capitalisme ont leur début – parce qu’on ne peut pas soutenir l’égalité dans la condition principale. Cela veut dire qu’il n’y a pas de réalisation complète du produit, mais il est stoppé à un point donné de la circulation en tant que marchandise ou argent. L’égalité dans la condition principale se transforme en inégalité. Et si l’inégalité est du type I(v+m/a) < II c, cela signifie une crise de surproduction (de moyens de consommation) et si elle du type I(v+m/a) > II c, il s’agit d’une crise de déficit. L’inégalité dans les deux cas exprime une échange transgressée entre les subdivisions I et II, transgression de « l'échange des substances » de l’organisme social. Marx a été extrêmement claire en expliquant dans le deuxième volume du Capital comment cela se fait. Il envisage la crise du premier type – la crise de surproduction. Chez nous c’était la crise inverse, mais son explication est similaire.

Si X de la II subdivision vend à Y de la I-ère des objets de consommation, mais l’achat ne se produit pas immédiatement, c’.à.d. une « vente unilatérale » est réalisée, X(I) aura de l’argent hors circulation, et Y(II) – des marchandises (moyens de production) en stock. De son coté X aura un « capital monétaire virtuel » présent, et du coté inverse Y aura une partie de sa valeur reproduite, sous la forme de capital en stock, qui est lui égale par sa valeur. Alors I(v+m/a) devient plus grand que IIc et le capital constant en II ne peut être restauré, comme l’argent nécessaire est sorti de circulation, utilisé dans un autre but, et non pas pour l’achat des moyens de production nécessaires, qui de leur coté restent en dehors de la circulation du capital – sans réalisation – arrêtés, enterrés. Le manque de rétablissement du capital constant en II en tant que capital producteur mène à cela que la production de moyens de consommation diminue force au déficit de moyens de production en II en même temps que en I ils sont relativement surproduits. Ainsi, du premier coté (en I) est-elle reçu une surproduction relative de moyens de production, réserves de marchandises en stock (et même surplus de réserves), et de l’autre coté (II) – un déficit de moyens de consommation, une déficience. Ce déficit est approfondi d’autant plus, que l’inégalité I(v+m/a) > II c est plus grande, c’.à.d. plus que la disparité entre les deux cotés augmente et il est plus difficile à rétablir IIc, et cela embarrasse, respectivement diminue la production de moyens de consommation. Ainsi le déficit est approfondi, devenant chronique au monopole complet sur la propriété. Bref, tout en réalisant des ventes unilatérales de la II-ème subdivision de moyens de consommation sans des achats respectifs de moyens de production de la part de la I-ère subdivision, de l’argent est retiré de la circulation, y laissant la place de marchandises en stocks. De cette manière une accroissante accumulation inutile de moyens de production (en stock) est reçue en même temps avec la consommation d’objets de vivre diminuante, en formant la disproportion entre elles. Mais malgré toutes les tentatives, la science marxiste procurée par l’Etat n’a pas pu donner l’explication précise de cette contradiction, mais, au contraire, était toujours en train de s’étonner du « paradoxe » comment il peut y avoir un déficit aigu de marchandises à la « consommation de la part du peuple » et en même temps – un grand pourcentage de réserves inutilisées de moyens de production.

            Ainsi, dans nos conditions de crise de déficit, nous avons les mêmes trois phénomènes mutuellement liés  considérés à un même moment de surproduction, comme ceux, mentionnées par Marx au sujet de la crise de surproduction, mais en sens inverse – dans ses mots nous n’avons qu’à substituer I à II et vice versa pour avoir toute l’image de ces phénomènes simultanés, en observant « la formation de capital monétaire virtuel ajouté en catégorie II (et pour cela une consommation insuffisante de point de vue de I) ; stock en catégorie I de réserves de marchandises qui ne peuvent plus être transformées en capital producteur (et par conséquence une surproduction relative en I) ; excès de capital monétaire en II et déficit dans la reproduction de I. (Le Capital, v.II).

A cette situation le rétablissement difficile du capital constant en II même du point de vue de la reproduction simple approfondit encore plus son inégalité avec I(v+m/a). Cependant de cette manière les disproportions dans l’accumulation même sont approfondies – l’accumulation dans les deux subdivisions est retardée, en I – faute de capital monétaire, en II – force à son utilisation dans d’autres buts. Ce fait de son coté attarde le développement de la reproduction élargie et le tient au niveau d’une reproduction simple, perturbant le fonctionnement normal du capital.

Si à tout cela on ajoute l’embûche étranglante de l’Etat dont  le système fiscal lourd tue et ruine les forces productrices, atteignant par exemple même à 80 % d’impôt sur le profit( ! ! !), qui est au plein sens du mot un crime, un système par lequel on mine jusqu’à fin le potentiel des forces productrices, les capitaux et la force de travail « de faiblesse sociale » ne peuvent souffrir la pression, deviennent de plus en plus faibles et commencent à avoir besoin d’injections de charité : les capitaux – de dotations et la force de travail – d’assistance financière.

Ainsi nous avons hérité au final une « industrialisation » gratuite et spontanée, qui ne peut pas être subordonnée à aucune analyse économique préalable, avec des investissements de capitaux énormes et non-effectifs, technologiquement retardés dès leur projet même, à toutes les productions et branches, restés comme les monuments morts et les plus coûteux de la pensée irrationnelle. Plus de 120 milliards de levs, arrêtés en capital nominal usé et prodigué ont été irrévocablement enterrés par la reproduction sociale fortement dérogée.

Le troisième groupe comprend les disproportion dans la consommation elle-même, une conséquence de la distribution et la redistribution du revenu national. Dans ce cas nous nous intéressons à celle que est la plus importante – l’exploitation dans la société capitaliste, qui est une disproportion éternelle, inévitable et toujours accompagnante cette société. La bas salaire (et il était insolemment bas, atteignant le niveau moléculaire !) signifie toujours un degré élevé de l’exploitation de la force de travail, qui existait en Bulgarie. Pour illustrer cela nous proposons un schéma, donnant une image précise de la situation réelle de la classe ouvrière en Bulgarie « socialiste », tout en montrant son appauvrissement relatif – résultat de la peste sociale – l’exploitation capitaliste – sévissant sans trêve pendant plus de 40 ans. Les données concernant le salaire et le revenu national sont prises du guide statistique de 1989.

 
 

Le schéma montre que l’appauvrissement de la classe ouvrière est tel, qu’elle est réduite au bord de l’indigence, mise sur la paille. Une exploitation inhumaine, ayant sucé toutes les forces de cette classe. C’était un terrorisme économique d’Etat au-dessus du prolétariat sans droits. On voit quelle était la situation réelle des ouvriers dans notre pays, malgré toutes les déclarations pharisiens jusqu’à temps récents. Il était vrai que la soupière augmentait toujours, mais la cuillère de l’ouvrier diminuait. Cette exploitation se faisait avec l’avidité insatiable de l’avare-usurier, à la soif à l’argent de Gobseck. Les intérêts de la classe ouvrière ont été lésés à point final. L’offense des intérêts mène à l’offense simultanée des possibilités et des nécessités. Une exploitation brutale et sauvage de la classe ouvrière suivant le principe « De chacun au-dessus de ses possibilités, à chacun – au-dessous de ses nécessités » ! « On est pauvre, mais avec goût » ![1]

« La quantité de travail, dit Marx, à laquelle la valeur de la force de travail de l'ouvrier est limitée, n'est pas de limite de la quantité de travail, que son force de travail peut produire. » (Marx, V.7)

De 1952 à 1988, c’.à.d. dans 36 ans, l’appauvrissement relatif des ouvriers est de 3 fois. Ils sont devenus plus pauvres – en 1988 la part du salaire dans le revenu national est seulement 34 %. Et en réalité, le salaire a depuis longtemps perdu sa fonction de mesure de travail simple et complexe. Le salaire était non tellement lié au travail accompli, mais donné pour le temps d’emploi et pour la fidélité et la loyauté à l’égard de la compagnie. Le salaire était plutôt une assistance de charité aux pauvres qu’une expression de la valeur de la force de travail. Le salaire symbolique de 120 ou 150 levs était en réalité un acte de charité donné par la société charitable – l’Etat. Le minimum vital, calculé officiellement pour la Bulgarie en 1988 était de 168 levs par tête, tandis que le salaire moyen était de 220 levs ! En autres mot, une grande partie de la population s’approchait à et au-dessous de ce minimum – environs 40 %. On comptait probablement au fait que « cinq ou six familles pauvres ensemble forment un ménage assez supportable ».[2]

Dès l’apparition du capitalisme de monopole d’Etat deux formes d’exploitation des salariés sont discernées, qui coexistent toujours – l’exploitation de l’homme par l’homme et exploitation de l’homme par l’État. Dans des moments différents et des places différentes l’une d’elle est dominante. Par exemple en France, ou en 1985 le secteur d’Etat était environs 35 % dans le domaine de l’économie, l’exploitation, même sous le gouvernement socialiste ne différait pas par son contenu de celle en Bulgarie et en URSS, ou il occupait 100 %, sous un tel gouvernement socialiste.

L’exploitation des salariés n’a pas pourtant rien à voir avec le « défaut » du socialisme, désigné par Marx et répété par Lénine. Il n’est pas même un défaut. Il s’agit à cela que lors du socialisme la distribution des biens matériels ne sera pas réalisée suivant le principe supérieur – selon les nécessités, comme le communisme le prévoyait, mais selon les possibilités, c’.à.d. à travers le salaire seulement, et à cause de l’inégalité naturelle des possibilités il n’y aura une satisfaction égale des nécessités. Ce « défaut » serait vécue à la phase supérieure – le communisme. Mais cela n’est pas un défaut et il est nécessaire lors du socialisme, pour qu’il n’y ait, dans le cas inverse jusqu’ici, une égalisation, au lieu d’une égalité de la consommation, qui est en fin de compte une injustice sociale par rapport à ceux  à possibilités mieux manifestées. Ainsi le salaire dans l’Etat socialiste reste-t-elle la meilleure note des possibilités réelles par laquelle on couvre les nécessités.

Cependant ce « défaut » est une démarche démagogique convenable à cacher l’exploitation, à masquer l’injustice sociale, en la représenter en tant qu’une inégalité naturelle et dans des cas d’usage nécessaire nos prêtres du marxisme en secouaient la poussière. C’est l’inégalité naturelle des possibilités et pas l’injustice sociale en respect des nécessités que Marx et Lénine avaient eu en vue, en parlant de couches « plus riches » et « plus pauvres » lors du socialisme. C’est une richesse, mais qui n’est basée que sur l’application du travail d’autrui, mais pas de son propre.

« Le soin de l’homme » est apparu pour une nouvelle fois, quand en 1985 notre gentille Assemblée Nationale a décidé que les ouvriers  recevant un salaire de 120 levs soient exempts d’impôts sur le salaire. Quelle attention, quel altruisme ! Une générosité et humanité ! De cette manière ces ouvriers étaient complètement arrangés dans la catégorie des prolétaires – pauvres, qui ne paient pas d’impôts, parce qu’ils n’ont aucune propriété, excepté leurs enfants, qui , de leur coté doivent obligatoirement faire leur service militaire ! Et autrement le soin de l’homme est une autre chose.

L’impasse de la théorie, l’impotence intellectuelle dans les recherches scientifiques ou plutôt la tentative de représenter la propriété de l’Etat en tant que sociale, et à travers elle cacher le capitalisme d’Etat sous le masque du socialisme, ont créé « la mise en scène bulgare originale », annoncée par les journaux, « de l’Etat propriétaire et la collectivité maître ». Pourtant les « nouvelles »formulations théorétiques ont été copiées du vieux droit romain. C’était un pécule ! Par la gestion à travers la possession et pas à travers la propriété on encourageait la simulation de « l’autogestion », l’illusion d’une autonomie relative.

La paix romaine a été le fruit de la violence. La paix contemporaine est aussi fruit de la violence. La paix est un bien supérieur des peuples, mais comment on vivra au future dans une telle paix – de violence de classe du capital ? Une union dans un seul empire mondial ? Les Etats-Unis – l’autre empire du mal ! Quo vadis, homuncule ?

Si la société aurait été sauvée du cauchemar nucléaire, comment aura-t-elle vivre dans les tenailles de l’Etat ? Mais les armes deviennent de plus en plus puissantes, dangereuses, inspirant de plus en plus la terreur. La synthèse nucléaire commandée déchaînera énormément l’imagination dans ce sens. Parce qu’il y a l’Etat, il y a toujours eu des guerres, et il y en aura toujours jusqu’au changement et à la disparition de l’Etat.

C’était Platon qui a découvert la règle que la recherche de la vérité est trouvée en proportion inverse avec les plaisirs trouvés. Le déchaînement des plaisirs, en les transformant en consommation brutale rétrécit la voie à la vérité. En nos jours le capital, en utilisant le développement de la révolution scientifique, veut créer une société du « paradis de consommation », société de l’indifférence de masse, une société militarisée, technotrone sans classe ouvrière, pour dépersonnaliser l’homme et le faire un vis de la machine militaire, nommée Etat ! Le capital veut neutraliser la polarité entre le classe ouvrière et l’Etat et créer une société « unifiée », monolithique, « sans classes ».  Comme au temps de Marx et Engels, de nos jours aussi des « théoriciens » différents apparaissent qui veulent nous convaincre que le capitalisme et le système économique éternel ou du moins il est le meilleur, en le comparant aux handicaps du socialisme existent jusqu’ici. Le socialisme s’est avéré un noeud gordien, économique, politique et idéologique fermement noué. Il reste toujours une question sans solution pour tous les professeurs de l’Etat, malgré leur tentatives, servant jusqu’ici en tant qu’opium des pauvres, comme la religion le faisait autrefois. La religion cependant veut changer la conscience sans changer l’existence. La science modifie l’existence et par là la conscience. Si le christianisme était une doctrine à aider la pauvreté, le marxisme est une théorie à liquider la pauvreté. Le socialisme a été transformé de science en utopie, c’est pour cela qu’il était une énigme, un hiéroglyphe égyptien, plus précisément en pierre Rosetta. Notre « socialisme réel », comme un cheval de Troie, a causé de si grands dégâts par l’intérieur de la théorie socialiste, qui n’étaient jusqu’alors faits par les critiques de l’extérieur les plus malignes et furieuses. Maintenant on applique sur le socialisme les plus grands lambeaux sociaux. Le socialisme a été transformé en épouvantail pour faire peur aux enfants grands – il était annoncé pour le plus grand mal. Et de deux maux l’on toujours choisit la moindre ! En XX-ème siècle nous sommes passés à travers une forme da socialisme utopique, qui à l’étape actuelle n’est que capitalisme –de l’Etat monopoliste. Devant ce « socialisme » le capitalisme de l’Ouest était vraiment préférable – il était mal moindre que sa variante de l’Est. Mais ce mensonge social a donné de la raison aux ignorants à se croire plus intelligents que les génies. Maintenant tout profane au moral de connaisseur « rejette » Marx et Engels à tort et à travers ! Sans même en avoir aucune connaissance. « Cordonnier, tu n’as à juger que des chaussures ! »



[1] Voltaire, L’homme à quarante écus.
[2] Voltaire, L’homme aux quarante écus.

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