TODOR BOMBOV

LE SOCIALISME –

LE MENSONGE DU SIECLE OU

LE SIECLE DU MENSONGE

PREMIER LIVRE

L’ETAT

(PRINCIPES DU COMMUNISME SCIENTIFIQUE)

Premier chapitre

ORIGINE ET NATURE DE L’ÉTAT

Comme le problème essentiel de la philosophie est celle du rapport de l’existence avec la conscience, la problème essentiel du communisme scientifique est celui de l’Etat. Depuis qu’il existe, l’Etat a toujours été sujet de combats menés par les armes aussi que par la critique, par la poudre aussi que par la plume.

Il y a 100 000 ans, sur la Terre est apparu un nouvel état qualitatif de la nature vivante - une nouvelle forme d’organisation et de mouvement de la matière, méconnue jusqu’alors - la forme sociale. Apparaît la société, dont l’unité constructive est l’homme séparé, l’individu. L’homme était un être trop impuissant à se débrouiller seul dans le monde environnant. Et comme en conditions déterminées la substance cristallise, c.-à.-d. pour les molécules il est plus “profitable”, plus “utile” à être liées à un réseau cristallin que d’exister “seules pour elles-mêmes”, ainsi, dans des conditions déterminées, les hommes primitifs avaient compris, qu’il est plus profitable à se lier dans une sorte de “réseau cristallin” - la société. C’est la société qui a transformé le singe en homme, lui ayant imposé le travail, ayant développé son activité intellectuelle, “la capacité de jugement”. Ainsi l’adaptation de l’individu à la vie dans le cadre de la société est un grand pas en avant de la nature vivante. Seule la société donne la possibilité de communication de l’espèce à un niveau plus élevé (la parole), qui a justement contribué, avec la libération des bras, à la transformation de l’activité pour la subsistance au travail. Le travail est une activité rationelle de l’homme, parce qu’il trouve sa place à une société. On ne peut pas penser au travail hors de la société. En effet, Robinson avait survecu par son travail seul, mais c’était seulement parce qu’il était accoutumé au travail à la société. C’est pourquoi un homme, placé dans des conditions inhumaines, c’est-à-dire hors de la société, isolé d’elle, obtient son état primitif et ses instincts d’animal (Caspar Hauser, Maugli, etc.)

Le cerveau de l’homme qui est la base de son activité consciente, ne peut être développé que dans un flot continu, l’échange et le traitement de l’information. Et cela n’est possible que dans le cadre du travail combiné, c.-à.-d. le travail en société. Au cours de la communication continue avec les semblables le cerveau du singe s’était développé dans la lutte à survivre pour parvenir à l’homme commun.

Depuis son apparition jusqu’à nos jours la société se développe sans cesse grâce aux capacités differentes de chacun de ses membres séparés. Chacun des hommes est strictement individuel, unique et nonpareil par ses capacités - physiques et intellectuelles, ainsi que par ses nécessités - matérielles et spirituelles. Les capacités représentent la totalité d’énergie intellectuelle et physique, émanée par une unité sociale déterminée - homme, groupe, société, qui est appliquée en tant que activité préméditée, c.-à.-d. en tant que travail. Les capacités sont l’ensemble de toutes les forces physiques et intellectuelles de cette unité, dépensées au cours du processus de sa reproduction. Tandis que les nécessités sont “un produit historique” (Marx), elles sont une telle nécessité matérielle et spirituelle, qui est déja consciente de cette même unité sociale. Voilà pourquoi la liberté est aussi une nécessité voire une nécessité supérieure!

Les nécessités sont propres à l’homme seul et non “une propriété de tout être vivant”, comme une théorie contemporaine nous enseignait. Elles ne sont pas une propriété, mais une qualité, aussi qu’elle ne concernent pas tout être humain, mais l’homme seul et sa société. Une telle propriété est le besoin - c’est justement le besoin qui est propre à tout être vivant.

Plusieurs causes, et surtout le besoin, ayant la forme de la lutte pour l’existence et la survivance a été celle qui à obligé les individus séparés à former une société. Les capacités de l’individu s’avèrent insuffisants à satisfaire ses propres nécessités qui augmentent sans cesse. Voilà pourquoi, dans le but de satisfaire les nécessités de tout individu, il a fallu utiliser les possibilités de la société. La société peut vivre sans les possibilités de n’importe qui des individus, mais aucun individu ne peut vivre sans celles de la société. Cela veut dire que l’individu dépend de la société et il doit être  subordonné à elle. De cette subordination de l’individu provient la question de la liberté de ce dernier, en même temps avec sa dépendance par rapport à la société. Une question, connue à nos jours en tant que liberté et droits de l’homme - quand et comment la personne séparée peut être libre et sa liberté soit compatible avec la liberté de tous?

La réponse de cette question ne peut être trouvée si la société n’est pas envisagée dans le cadre de son développement - quand et pourquoi son organisation monolithique s’est transformée en camps ennemis et combien de temps elle serait divisée.

Toute l’activité vitale de l’individu aussi que de la société, représente une satisfaction continue de nécessités divers dans le but d’atteindre l’accroissement de certaines possibilités.

Au cours du temps certaines nécessités restent constantes, tandis que d’autres changent en fonction du niveau des possibilités de la société à un moment donné. Ainsi, pour pouvoir évaluer la valeur réelle de ces nécessités il faut les opposer à leur contraire - les possibilités. Il existe une liaison mutuelle entre les possibilités et les nécessités - individuelles et sociales, elles sont étroitement entremêlées. Les possibilités augmentent le niveau des nécessités, mais les nécessités de leur tour influencent le développement des possibilités. Ces dernières sont toujours nécessaires tandis que les nécessités ne sont pas toujours possibles!

Dans leur unité, prise comme un tout, les possibilités et les nécessités forment les intérêts. L’intérêt - c’est la possibilité de satisfaire une nécessité propre par satisfaire une nécessité d’autrui, dont cette même possibilité est absente. En réalité, au contraire - plutôt l’intérêt est une possibilité bien que pas chaque possibilité soit intérêt. Maintenant les intérêts sont envisagés avec réticence, n’étant liés qu’avec les nécessités ou bien sont assimilées à elles. Les intérêts ont toujours été et vont toujours être “les relations économiques de toute société” (Marx), qui vont gouverner cette société - relations entre les possibilités et les nécessités dans son cadre.

Prises dans leur contradiction et lutte les possibilités et les nécessités à une certaine étape du développement de la société amènent à l’inégalité sociale.

Quelle en est la raison et comment cela est arrivé?

Une raison économique, c’est à dire entièrement matérielle - “à cause du changement des conditions de la production et de l’échange, dans l’intérêt de l’augmentation de la production et du développement de l’échange” (Engels, Anti-Düring, vol.8, p.183).

Une raison économique et purement matérielle - “à cause du changement des conditions de la production et de l’échange, dans l’intérêt de l’augmentation de la production et du développement de l’échange (Engels, Anti-During, V.8, p.183).

Grâce à la division approfondie du travail, engendrant l’accroissement des possibilités des forces productrices, de plus en plus de produits à satisfaire les nécessités de la société primitive sont destinés à l’échange et moins - à l’usage propre de l’individu. A peine à la participation de l’individu à la division sociale du travail qui apparaît à la base des différences de sexe et d’âge” (Marx) il commence à se discerner les possibilités différentes des individus en tant que différence naturelle ou en tant que inégalité sociale. La division du travail est la base de leur manifestation.

Les conditions de production changées et l’échange apparue de cette manière dans la société primitive ont graduellement décomposé cette société, en formant des couches différentes - une partie insignifiante s’est élevée au-dessus de l’autre partie énorme pas par une autre chose, mais par ses nécessités mieux satisfaites. Cette différence quantitative des biens a amené à une différence qualitative de la propriété - elle s’est transformée en propriété privée. Quand l’équilibre entre les possibilités sociales et les nécessités individuelles est rompu et s’est dégénéré en conflit, alors l’entité de la société est rompue aussi - la société est divisée en groupes ayant des intérêts sociaux différents. Alors déjà les intérêts sociaux entrent en contradiction avec les intérêts individuels et vis versa.

Quand les possibilités de la société sont en harmonie avec les nécessités de l’individu et vis versa, alors on peut parler d’une égalité sociale, indépendamment  de l’inégalité naturelle des possibilités de l’individu. L’inégalité naturelle des possibilités de l’individu a emmené à une inégalité sociale des nécessités. Ou bien, si l’inégalité naturelle représente une égalité en réalisant des possibilités, l’inégalité sociale est une inégalité en satisfaisant les nécessités, c’à-d. si pour l’homme l’inégalité naturelle est innée, l’inégalité sociale s’avère acquise.

L’inégalité sociale, étant une inégalité de biens à l’intérieur de la société, quand une partie insignifiante, grâce à sa position dominante par rapport des moyens de production, s’élève par sa position matérielle à satisfaire ses nécessités au-dessus de l’autre partie prédominante, résulte plutôt de la réalisation des possibilités sociales en non tellement de celle des possibilités individuelles. L’inégalité sociale apparait d’une manière spontanée, involontaire, “à la base de la subordination volontaire et de la tradition” (Engels), comme une reconnaissance aveugle à l’autorité. L’existence de la propriété privée est la base économique de l’existence de l’inégalité sociale. En d’autres mots, l’inégalité sociale représente un indicateur  de l’existence de la propriété privée qui apparaît “non comme un résultat du pillage et de la violence” (Engels). On ne peut pas parler de violence encore. Elle vient plus tard, quand l’utilisation du travail d’autrui se fait de la manière volontaire, consciente, réflechie, quand le travail d’autrui commerce à être privatisé et finalement, quand l’inégalité sociale se transforme en injustice sociale.

Bien sur, au cours des siècles, la justice a toujours été une notion assez large, mais jusqu’à nos jours “partout la justice a été la même chose - l’utile pour le plus fort”[1] (Platon). En réalité, si l’on l’envisage vêtue en toge noire, la justice est abstraite et indéterminée. Mais elle obtient une apparence précise et claire quand elle est atterrée à sa nature économique, c’.à.d., quand elle se rapporte au travail. C’est le premier point.

Point deuxième, quand la justice se rapporte non tellement au travail de l’individu séparé qu’au travail de larges groupes sociaux, c.-à.d. l’on ne parle pas d’une justice individuelle, mais de sociale. On ne peut utiliser que la notion d’injustice sociale pour désigner l’appropriation du travail d’autrui par le pillage conscient et systématique, appelée exploitation.

L’injustice sociale représente la violation de la distribution des produits du travail, reçu quand les possibilités de toute la société sont sciemment utilisées à satisfaire les nécessités d’une partie insignifiante. Il n’y a d’injustice dans les procésus de distribution que si une inégalité sociale est présente. L’injustice sociale apparaît quand les intérêts individuels généraux se constituent en tant qu’intérêts sociaux différents.

L’échange, a transformé les produits en marchandises qui de leur côté ont imposé le besoin de la marchandise générale - l’argent. Et si la marchandise a créé l’inégalité social, l’argent a créé le pouvoir! La loi vient avec l’échange aussi comme l’appétit vient en mangeant. Pour être établi en tant qu’un système social normal, la propriété privée a légalisé l’injustice sociale à travers la violence, c’.à.d. le pouvoir a été construit comme un appareil spécial à contrainte, avec des fonctions intérieures - pour repressions, et extérieures - pour intervention armée. De cette manière les groupes sociaux, résultant de la dislocation de la propriété, ont accepté le nom de classes, et la coquille, les enfermant pour une vie en commun, a été appelée Etat.

Ainsi, si l’inégalité sociale est une expression de la propriété privée, l’injustice sociale et la violence sont respectivement l’expression de l’État. L’injustice sociale dans les procésus de distribution est un résultat de l’échange, ayant été imposée par la propriété privée. Voilà pourquoi l’État est un reflet de l’échange. Il n’y a d’État que là où l’échange est présente. Il ne peut y avoir d’échange sans la réglementation législative de l’État. L’État, de son part, ne peut pas fonctionner à l’absence des marchandises et de l’argent, c’.à.d. sans l’échange, simplement parce que toute violence est mesurée et paiée en or. “La violence même, dit Marx - est une potence économique.”[2]

La violence à l’intérieur de l’État est manifesté au pouvoir d’une classe au-dessus de toute la société, lequel résulte de sa domination dans la production. L’État a toujours été représenté non par toutes les classes constitutives, mais par une seule - celle qui est au pouvoir. Cette classe, pour être au pouvoir, promulgue l’injustice et la violence par rapport à ses classes subordonnées. L’injustice et la violence sont les deux traits caractéristiques de l’État, parce que tous les phénomènes de la vie sociale sont finalement réduits à eux.

L’État est le pouvoir d’une seule classe, qui, à la base de sa domination à la production, réalise une distribution sociale injuste des produits du travail par la voie de la violence.

Le pouvoir l’État représente “la violence sociale concentrée et organisée” (Marx). Jusqu’à nos jours l’État a toujours été le dresseur qui a formé l’opinion publique par le claquement d’un fouet. Tout État n’éxiste que par l’injustice et la violence, et vis versa - l’injustice et la violence n’existent qu’ au sein  de l’État. l’Etat existe justement parce qu’il existe de l’injustice et de la violence dans la société, c’.à.d. il semble qu’il est leur couverture protective. Comme Lénine écrit, l’État existe à cause de l’intransigeance des contradictions des classes constituantes. L’État existe justement parce qu’elles sont irréconciliables, ménant à l’injustice et à la violence.

Les possibilités de tout individu sond de leur nature liées aux nécessités de leur satisfaction. A l’intervention de l’État, cette situation change - les possibilités se séparent, elles quittent les nécessités d’une partie importante de la société, subordonnée à d’autres intérêts. Alors plusieurs nécessités deviennent impossibles aussi que plusieurs possibilités - inutilisées. L’État antagoniste oppresse les intérêts de classes de manière que les oppressés ne puissent disposer des possibilités pleines de la société, mais des possibilité minimales. Un tel État délimite les possibilités et dénature les nécessités par sa propre manière et à son propre profit.

Toute classe ne réalise son pouvoir que par la violence, le diktat. Voilà pourquoi l’État d’une classe s’avère une dictature de cette classe, c’.à.d. la dictature de classe représente le contenu de l’État. Un certain nombre de types d’États sont connus jusqu’ici selon le mode de production: la dictature esclavagiste - de l’Etat esclavagiste; la dictature de l’aristocratie foncière - de l’État féodal; la dictature de la bourgeoisie - de l’État capitaliste. Voilà pourquoi la dictature de la classe ouvrière représente le contenu de l’État socialiste.

Mais voilà que ces vérités élémentaires et enfantines, simples jusqu’à naïveté, ne sont pas acceptables pour cette caste qui s’appelle opportunisme. Dès leur apparition jusqu’à leur phase supérieure de nos jours, les représentants de cette franc-maçonnerie ont toujours rêvé à leur “État du peuple” - État du peuple entier et une démocratie commune. Selon le marxisme la démocratie n’est pas et ne peut pas être commune à tous, elle n’est que de classe.

La question de l’Etat et justement la question de la dictature du prolétariat et fondamentale pour la théorie entière du communisme scientifique. Il est accepté aujourd’hui que la dictature de la classe ouvrière n’est qu’une superstructure désuète et non une base économique possible, elle n’est qu’une forme et non un contenu de l’État socialiste. La dénaturation contemporaine du marxisme ne diffère point de ce qu’on faisait dans le passé. Selon les sophismes idéologiques d’un certain nombre de professeurs à port majestueux, en Bulgarie la dictature du prolétariat s’était “développée” à sa forme supérieure - “un État du peuple entier”. Par ce focus seulement toute la théorie du marxisme-léninisme était vidé de son contenu révolutionnaire et transformé en épée en carton, en tigre en papier. Par ce geste agile seulement ces illusionnistes du marxisme endormaient la conscience sociale par une hypnose de masse. Et “l’esclavage commence toujours par l’endormissement”.[3] De cette manière les écrivains utopistes contemporains ont transformé le communisme scientifique en science-fiction.

Est-ce que tous nos “théoriciens” ont oublié la colère juste de Lénine à l’égard de Kautzki à ce sujet - c’.à.d. que la dictature et l’État d’une seule classe sont une même chose! Qu’il n’y a pas et il ne peut y avoir de “l’Etat du peuple”! Que toute la vie consciente de Lénine à été une lutte à reconnaître la dictature du prolétariat dans la pratique et non verbalement.

Nous devons rappeler aux “marxistes à mémoire courte” (et ce type de marxistes ont toujours la mémoire étonnamment courte) qu’est-ce qu’est l’Etat socialiste selon la science du marxisme, quelle est sa nature et pourquoi il est dictature de la classe ouvrière.



[1] Platon, L’État.
[2] Marx, Le Capital, V.1.
[3] Montesquieux, De l’esprit des lois”.

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