DOUZIEME CHAPITRE

DISPARITION DE LA MARCHANDISE

La conception matérialiste de la justice sociale et de l’égalité sociale a un sens économique propre. L’égalité sociale trouve son contenu dans la propriété collective des moyens de production, et la justice sociale – dans le processus de production privé d’exploitation – de l’homme par l’homme et de l’homme par l’Etat, qui permet une justice dans les rapports de distribution. Le processus de production sous la propriété collective des moyens de production représente un processus de justice sociale qui est représenté dans ses transitions par deux formes d’égalité sociale.

Dans une société on ne peut pas parler de justice sociale si une inégalité sociale y e au pouvoir. Il s’avère toujours dans une telle société que les processus de distribution sont violés. En réalité ils n’ont jamais été en bon ordre. Les rapports de distribution capitalistes sont toujours violés, qui permet l’existence dans la société capitaliste de « déformations », « phénomènes négatifs » et d’autres perles semblables de la lexique de l’esprit bourgeois.

Le socialisme est une société d’égalité et de justice sociales, mais quand même une égalité et une justice basées à des rapport marchands. C’est à peine dans la société communiste que l’on pourra parler d’égalité et de justice dans le sens absolu – alors ou rien ne sera acheté ni vendu, alors ou ni l’égalité, ni la justice auront pour base l’argent, comme cela est chez le socialisme. Voilà pourquoi apparaît la question – quelle sera la transition des rapports de production marchands à des rapports de production non-marchands, du socialisme au capitalisme. Une question qui n’a jamais été examinée, bien que ce soit la question la plus intéressante et trop importante de l’économie politique. Quand et comment la marchandise disparaîtra et perdra ses propriétés ? Quant et comment le produit cessera d’être marchandise ? Comment disparaîtront les rapports marchands ?

Dans ce but nous devons nous rappeler le caractère double de la marchandise.

Deux conditions caractéristiques spécifie la marchandise : nécessaire – la valeur et suffisant – sa valeur d’échange. La condition nécessaire pour qu’un produit soit marchandise et qu’il ait de la valeur, c’-à-d., une quantité de travail humain incarné alors que la condition suffisante – que le produit soit destiné à l’échange et pas à la consommation privée.

La disparition de la marchandise suivant la condition nécessaire – la production – est historiquement déterminé  par la course objective de la norme des profits à la baisse, c’-à-d. par le processus naturel de l’augmentation continue de la productivité du travail, du fait que  ® 0. Au moment ou dans la production collective entière, dans toutes les branches de l’économie mondiale l’égalité  = 0 est accomplie, c’-à-d., quand le travail vivant dans la production du produit social disparaîtra complètement, la valeur disparaîtra aussi. Parce qu’il n’y aura pas de travail dans la production qui justement crée la valeur. Selon la Loi de la valeur c’est seulement le travail qui peut créer de la valeur. C’est pourquoi la valeur disparaît avec la disparition du travail.

La disparition de la valeur signifie que le processus de production cessera d’être manifesté non seulement en tant que processus d’accroissement de la valeur mais aussi en tant qu’un processus de travail. Le travail humain sera tel qui ne créera plus de valeur parce qu’il sera déjà en dehors du processus de production, ne pas participant à la production du produit. Le processus de travail ne sera plus un processus de production. C’est pourquoi le processus de production n’existera plus ni en tant que processus de travail ni comme processus d’accroissement de la valeur. Cela signifie que le processus de production, étant une fois complètement libéré du travail humain, de la présence de l’homme, continuera à se réaliser par les moyens de production, qui se reproduisent.

De nos jours, la pratique mondiale est de suivre la ligne de la moindre résistance – comme la production rejette de plus en plus d’hommes « inutiles », un résultat de la régularité objective ® 0, la résolution est que ces hommes soient installés dans la circulation, dans la sphère des services et à des positions sinécures de l’Etat. Cela cependant retarde le développement des forces productrices et la production même. Mais il faut que l’engagement de la force travailleuse y tende aussi à zéro. Parce que, si ce processus objectif n’est pas dirigé, même si = 0 soit accompli, même s’il n’y ait pas de travail mis dans le produit, s’il existe de l’échange, de la circulation, alors le produit continuera d’être une marchandise, s’il est destiné à la vente et à l’achat. Vraiment, il n’aura pas de valeur, mais sera toujours une marchandise. Tout simplement la marchandise sera complètement modifiée. Il existera toujours des rapports marchands, bien qu’il ne soient plus des rapports de valeur. L’échange et son reflet – l’Etat, resteront, mais pas pour longtemps. Le capital mènera au suicide, à la perte de la civilisation force à ses propres contradictions – n’importe que ce soit un conflit social, une guerre mondiale ou en tant que leucémie sociale – par une dégradation morale, dégénérescence ou dégradation de consommation. C’est pourquoi pour la société il est d’importance vitale que l’échange disparaisse.

La disparition de la marchandise selon la condition suffisante – l’échange est aussi conditionné par la course objective de la productivité augmentante du travail, mais la disparition de la valeur de l’échange doit aller avec la disparition de la valeur et coïncider avec cette dernière dans le temps. C’est pourquoi ici on a à prouver la nécessité de la coïncidence de valeur et de valeur d’échange, ici – à la Sortie. Seulement par la norme des profits égale, sous la manière de production socialiste cela peut se réaliser – parce que la valeur et la valeur d’échange de la marchandise coïncident beaucoup avant ce moment. Et jamais plus. Ce n’est qu’alors que la valeur et la valeur d’échange peuvent disparaître à la fois, à un même moment. Au moment ou dans toute la production collective et dans toutes les branches de l’économie mondiale le temps de la circulation sera réduite à zéro, tcirc = 0, c’-à-d., quand le processus de production devient un processus à y travailler par ordre, et pas pour le marché, faisant ce dernier cesser d’être nécessaire et le paiement se fait à la fourniture du produit aux moyens de production, nécessaires au producteur, c’-à-d., en nature, et pas en valeur, alors l’échange disparaît, fusionne dans la distribution ! C’est à peine alors que le produit, ayant déjà annulé toutes ses deux conditions, cesse d’être une marchandise ! ! ! C’est la fin de la marchandise et avec elle – de l’argent aussi ! C’est à ce moment que les rapports de production cessent d’être marchands pour devenir communistes. C’est un tel niveau des forces productrices ou celles-ci effaceront les traits caractéristiques de la marchandise. Cela signifie une fusion complète de l’Homme avec la Nature ! Une complète unité de la nature vivante, métabolisme de la Terre. On arrivera à un tel cycle technologique quand les moyens de production seront une substance vivante, bien qu’inconsciente et le salaire sera la substance grise, le cerveau de cette substance.

Le processus de production ne sera plus réalisé par la participation directe et immédiate de la force de travail. Le travail sera radicalement différent, modifié à ne pas le connaître, probablement un travail cybernétique alors que le processus de production sera réalisé par des moyens de production qui se reproduisent. Ainsi le processus de production sera-t-il un processus naturel et pas plus social. L’échange, fusionnée dans la distribution, disparaîtra et le produit disparaîtra aussi dans son emballage d’une marchandise. La distribution sera un torrent de produits, un mouvement orienté d’objets de consommation – pour l’individualité et des moyens de production – pour la production. Une telle distribution signifie que c’est à peine alors que les biens se mettront à couler « comme un flot abondant », comme le sang dans un organisme vivant. Un sang, arrosant le cerveau – la société humaine à laquelle tout homme sera un neurone à travailler suivant le grand principe – « de chacun – selon les possibilités, à chacun – selon les nécessités ».

Il est trop probable que le processus de production se réalise en tant qu’un processus adiabatique,  c’-à-d., à l’entropie constante, sans émaner de la chaleur. En comparaison avec le processus de production « isothermique » du socialisme, il aura un coefficient de rendement plus élevé, et une meilleure efficacité. Et Engels a eu raison en considérant que de toute l’économie politique il n’y aura que la notion d’efficacité qui restera !

Et comme le socialisme est une période transitoire entre deux systèmes économiques radicalement différents et contraires à tout aspect, il contient les traits caractéristique de tous les deux – du capitalisme et du communisme. Le socialisme, de point de vue des rapports marchands, des lois de valeur, est un cas isolé, une phase supérieure au capitalisme, mais en tant qu’une formation économique de la propriété collective des moyens de production, en tant qu’une société d’égalité et de justice sociale – une phase inférieure au communisme ! Inférieur au communisme – à cause de ses rapports marchands, supérieur au capitalisme – à cause de son humanisme.

Le communisme est une manière de production complètement et un mode de vie différents et méconnus. En réalité, de la hauteur de notre siècle il est très difficile d’y jeter un coup d’oeil et d’y croire, parce que tout semble fantastique – une utopie ou une hallucination. D’autant plus, après la banqueroute actuelle du socialisme en tant qu’une expérience.

Mais il y sera comme cela !

Est-ce que la satellite, le laser, l’ordinateur, l’atome pris en tant qu’un moyen de production ne sont une science-fiction, une utopie, un  rêve même pour de si grands esprits que Marx et Engels, éloignés de nous seulement d’un peu plus que 100 ans ? ! Le monde change de manière ou la réalité d’aujourd’hui est l’illusion d’hier. « Le Paradis » n’est pas au-delà de l’espace mais au-delà du temps ! Parce que en réalité « La Terre sera un Paradis ! Sera ! »[1]

VIVAT SCIENCIA ![2]



[1] Geo Milev, Septembre.

[2] Vive la science !