HUITIEME CHAPITRE
LE CREDIT
1. La centralisation et la concentration du capital
Lorsque Marx parle du rôle du crédit à la production capitaliste, il note clairement que la formation de sociétés anonymes, c-à-d., la centralisation du capital, créant une monopolisation de la production représente « une annulation du capital en tant que propriété privée dans le cadre de la manière de production capitaliste elle-même »[i]. Autrement dit, la monopolisation de la production est lannulation du capital comme une propriété privée, mais pas comme capital ! Cest ce que Lénine et tous les socialistes et communistes nont pas compris jusquà nos jours. Le capital sous la forme de capital actionnaire « reçoit immédiatement ici la forme de capital public le contraire du capital privé », (étant cependant et avant tout capital !) « et ses entreprises se manifestent comme des entreprises publiques le contraire des entreprises privées »[ii]. Les entreprises publiques du capital actionnaire, comme le contraire des entreprises privées du capital ne signifient point une propriété publique de ces entreprises, après ce quelle sont des entreprises du capital ! Cest ici que la clé, le point de départ de la compréhension et de lerreur au sujet de la question de la propriété et du capital.
Le développement de la centralisation du capital ne dépend pas du tout de la grandeur du capital public. La question est si la grandeur du capital public dépend de la centralisation ? Toujours no ! La grandeur du capital public dépend de laccumulation, c-à-d. de la concentration, mais pas de la centralisation du capital. Malgré lerreur, « cependant l'avancement de la centralisation ne dépend pas du tout de laccroissement positif de la quantité du capital public. Et cela spécialement différencie la centralisation de la concentration, qui nest qu'une autre expression de la reproduction à l'échelle élargie. »[iii] La centralisation du capital est une cause de la monopolisation de son processus de production entier de la production à la consommation ! Alors que la concentration est laccumulation du capital dans la reproduction élargie. Et si la centralisation est un processus funeste pour la société, malgré les profits initiaux, qui peut être éliminé, la concentration du capital est un processus inévitable et vital pour le développement ultérieur du capital et de laccroissement de la richesse publique. Si la centralisation est une tumeur bénigne de la production marchande développée, qui peut être coupée et rejetée lors de la production publique, la concentration du capital est une nécessité sans laquelle aucune production marchande hautement développée, y compris le socialisme, ne peut pas passer. La concentration cest lagrandissement du capital à travers des moyens propres et il ny a rien de mal en cela. Le mal vient avec la centralisation cest lagrandissement du capital mais au dépens dautrui ! Donc, cest une grande erreur dans la théorie la change des pôles de lorigine du mal, et particulièrement quil vient de la concentration et pas de la centralisation du capital, faisant de cette manière sortir tous les malheurs du socialisme comme pratique ! Et le mal pour la classe pauvre vient du capital comme tel, primo, et de sa centralisation, secundo. Bien que la concentration vraiment ajoute de lhuile au feu denfer de tous les deux en sy ajoutant. Selon la Loi universelle de laccumulation capitaliste, la concentration du capital est la pierre noyante pour le pauvre, seulement parce que la richesse publique est entre les mains privées et cest pour cela quelle saccumule comme capital, c-à-d. pour le riche. Donc, la concentration peut être une cause supplémentaire, secondaire, mais pas principale de lappauvrissement de la classe salariée.
La centralisation cest « lattraction de capital par capital »[iv]. Cest justement cette attraction, cette gravitation entre des capitaux puissant et faibles est maîtrisée et éliminée par la norme égale des profits, *** la centralisation. Alors que la concentration, c-à-d. lélargissement consécutif de la production doit rester et ne peut pas ne pas rester. On peut passer sans la centralisation du capital, mais on ne peut pas sans le concentration. Il nest pas possible quil ny ait pas de concentration lors de la production socialiste aussi, parce quil est indispensable quil y ait de la reproduction à léchelle élargie.
Les masses énormes de capital peuvent être obtenues soit par laccumulation consécutive et graduelle dun capital par la concentration (et il ny a rien de mal en cela lors de la production publique), soit par arracher de plusieurs petit capitaux existants séparés qui sont fusionnés par contrainte en un seul capital par la centralisation (dans une forme déterminée de monopole). La centralisation est réalisée par deux voies soit par lattraction violente de capitaux ruinés par un centre de gravitation, soit par le fusionnement « volontaire » en un capital actionnaire. Toutes les deux voies mènent au monopole. Toutes les deux sont également impensables lors de la production socialiste. Cest pourquoi, à cause du monopole, la centralisation est inadmissible en tant que processus sous le socialisme. Au même degré que la concurrence.
Dun autre coté, la concentration est un processus trop lent vis-à-vis à la centralisation.
« Les masses de capital soudées par la centralisation, sont reproduites et multipliées, tout comme les autres, mais dun pas plus vite, devenant de cette façon des leviers nouveaux et puissants de laccumulation publique. Par conséquence, lorsqu'il sagit du progrès de laccumulation publique, de nos jours on comprend en silence les influences de la centralisation. » (Marx, Le Capital, Vol.I.)
La centralisation achève laffaire de laccumulation capitaliste, en le fortifiant et accélérant jusquau jour du Jugement dernier, qui a lieu le début de chaque crise. Cette accumulation accélérée, à laide de la centralisation porte toujours sur elle la faillite avec le succès, la chute avec le mouvement ascendant. Et la cause en est une des « deux leviers les plus puissants de la centralisation »[v] - le crédit qui est la source de la prospérité, mais aussi « un des leviers les plus puissants des crises et de la friponnerie »[vi].
Le grand profit pour la société de la centralisation du capital est le développement accéléré dans les cadres capitalistes étroites du progrès technique et scientifique.
« Le monde naurait pas eu des voies ferrées si elle devait attendre que laccumulation mène certains capitaux séparés à des dimensions permettant la construction dune seule voie ferrée. » (Marx, Le Capital, Vol.I.)
Cependant rien nempêche lassociation de quelques grosses productions pour atteindre un but commun chez le socialisme de la manière semblable à celle du capital actionnaire, sans quil soit actionnaire, c-à-d., un capital fictif, mais complètement réel. Et sans être capital.
2. Le taux de base de lintérêt
Le crédit est un bouclier puissant, portant sur lui la production capitaliste, étant la base de son caractère public. « Ce caractère public du capital nest complètement réalisé par l'intermédiaire du développement complet du système bancaire et de crédit Celui-ci supprime de cette manière le caractère privé du capital, contenant en lui mais seulement en lui, l'élimination du capital lui-même. »[vii] Ainsi le crédit, créant le caractère public du capital, est nécessaire lors de la propriété publique de ce capital aussi. Alors, à la norme générale des profits égale, le taux de base de lintérêt tend à la baisse avec le développement du système de crédit, effectuant une pression sur lui, comme Marx sexprime. Avec cela, il faut quil y ait un rapport constant entre lintérêt et les profits entiers, pour que tout producteur soit en état de payer lintérêt, nimporte que celui-ci soit élevé ou bas suivant le niveau de la norme générale des profits. Comme la concurrence na aucune influence sur le montant du taux de lintérêt, nous sommes facilités par ce fait, lorsquune telle concurrence (entre les capitaux) est simplement absente dans notre système. La concurrence, soit-elle présente ou no, ne détermine pas le taux de lintérêt. « La norme de marché de lintérêt est directement et immédiatement déterminée par le rapport entre la demande et loffre »[viii] de capital monétaire.
Il est clair, quà p' = const, c-à-d., lorsque la norme générale des profits est invariable, le taux de base de lintérêt sera invariable aussi, dautant quil dépend delle dans des périodes plus prolongées. Ici nous avons à noter que le taux de base de lintérêt ne peut pas accroître par un tel accroissement du salaire, qui laisse la norme générale des profits invariable. Il ne peut augmenter que par laccroissement du salaire diminuant la norme générale. Laccroissement du taux de base de lintérêt peut venir de la demande accrue de force de travail à léchelle sociale. Mais quand la force de travail nest pas une marchandise, simplement il ny a pas de telles hésitations du prix autour de la valeur qui peuvent influencer le taux de base de lintérêt, respectivement son accroissement. Ainsi, le salaire auto-accroissant ne mène ni à laugmentation ni à la baisse du taux de base de lintérêt, simplement parce quil ny a pas de demande accrue de capital monétaire pour du capital variable. Le salaire auto-accroissant ne crée pas une demande accrue de capital monétaire pour le salaire parce que la norme générale des profits reste invariable.
A part cela, le taux de base de lintérêt, la norme générale des profits invariable, est favorablement influencé par laffluent inverse et libre de capitaux force à la valeur invariable de largent et lélargissement du crédit. « L'affluent inverse facile est régulier de capitaux, relatif à l'élargissement du crédit commercial empêche laccroissement du niveau du taux de base de lintérêt. »[ix]
3. La disparition du crédit
Cependant une question, à prime abord étrange, mais fondamentale apparaît est-ce quil faut en général y avoir de lintérêt lors du socialisme ? Tout comme la rente nest plus en vigueur, lintérêt ne doit-il pas aussi disparaître ? Une question qui nest pas privée de raison. Après ce que la propriété est publique, est-ce que cela ne veut pas dire, que lemprunt de largent à le verser à la reproduction élargie ne devrait pas être chargé dintérêt, en tant quun cas isolé dun emprunt privilégié, comme le crédit des banques islamiques, par exemple ? ! Autrement dit, lemprunt et le retour de la somme principale, mais pas de lintérêt ? Ou bien, la propriété publique nest-elle pas une base à un tel emprunt « juste » et pas usurière ? No. Parce que la propriété publique nest pas de lEtat, tout nétant à personne non plus. Elle est une propriété concrète à une personne juridique donnée et cest seulement pour cela quelle est publique, parce la norme générale des profits est la même pour la société entière, c-à-d., la propriété est collective seulement parce que lors de la production aux moyens propres (et pas empruntés), la norme des profits réalisée reste dans le même rapport avec tous les autres producteurs à la société, dans des rapports égaux dappropriation. Mais comme la vie économique impose des situations diverses dans le processus de reproduction, il arrive souvent à utiliser de largent dautrui en tant que capital monétaire, bien que la propriété des moyens de production en tant que capital industriel soit en quelque façon publique. Elle est publique et pas commune ! ! ! Et il ny a aucun autre moyen à encourager le prêt dans de tels cas sauf lintérêt et son taux ! Il ne se peut pas que lintérêt soit absent et quil ne soit un facteur encourageant, lors dune demande objective dargent. Sans lexistence de lintérêt le développement du crédit est aussi impossible, lequel représente la forme la plus moderne du paiement et qui aura le rôle de plus en plus important dans le développement de la société en remplaçant toutes les autres formes vieillies des rapports marchands et pécuniaires. Le crédit, étant un témoin de la puissance dune société donné et qui sera lAtlas du futur, portant sur ses épaules les montagnes de la grosse production en méga et giga dimensions, ne peut pas se passer de lintérêt et de son taux. En réalité, si à lintérieur dune économie 100 % des compagnies travaillent avec leurs propres ressources, il ne peut pas y avoir de lintérêt, 1% = 0, parce que tout le profit reste pour lusage propre. Cela est finalement le but et quand cela arrivera, lintérêt sera inutile, il tout seul se laissera tomber de la vie et de la manière de production.
« Finalement, il est hors de tout doute que le système de crédit servira de levier puissant au cours de la transition de la production capitaliste à la production du travail associé cependant seulement comme élément lié à d'autres grands tournant à lintérieur de la production elle-même. Au contraire, les illusions à légard de la puissance merveilleuse des affaires bancaires et de crédit en sens socialiste proviennent de l'incompréhension complète de la production capitaliste et des affaires de crédit comme une de ses formes. Si les moyens de production cessent de se transformer en capital (qui signifie aussi la liquidation de la propriété foncière privée), le crédit comme tel naura plus aucun sens » (Marx, Le Capital, Vol.III.)
Comme Marx mentionne, le crédit sera nécessaire pendant la période de transition à la manière de production du travail associé, après quoi « le crédit comme tel naura plus aucun sens ». Autrement dit, le crédit sera nécessaire au début de la manière de production socialiste et assez de temps après cela jusquà ce que 100 % de tous les sujets économiques se mettent à travailler avec leur propres ressources monétaires. Et sil nexistait pas le marché avec ses déformations inévitables reflétant sur la réalisation du produit, cette dernière déterminant létat, limage de toute entreprise, c-à-d., sil nexistait que la production sans marché, comme cela est chez la production communiste, le crédit aurait cessé dexister dès le premier jour du socialisme. Mais comme la circulation est présente, comme le marché admet la probabilité dy avoir non seulement des entreprises gagnantes mais aussi perdantes, et surtout au cours du premier stade du socialisme, le crédit reste nécessaire jusquà ce que les conditions économiques nimposent sa disparition naturelle. Cela veut dire la disparition de lintérêt et de son taux aussi. Alors, les profits nauront plus en quoi se désintégrer, parce que premièrement la rente et ensuite lintérêt seront oubliés comme des notions. Cette différence entre rente et intérêt et leur disparition différant en temps, malgré la similitude de leur contenus, vient de la différence entre capital industriel et capital monétaire, dont ils sont lexpression. La disparition du crédit signifie que la sphère de la circulation sera de plus en plus relativement restreinte, mais en sélargissant de manière absolue, c-à-d., la part absolue de la sphère de la circulation diminuera par rapport à la part de la sphère de production, malgré son propre développement absolu colossal. De cette façon, la disparition du crédit sera une conséquence de la disparition de tous les facteurs qui interrompent la production et imposent lemprunt jusquà la réalisation de la production. Cela veut dire que le caractère saisonnier de toute production disparaîtra aussi et particulièrement de lagriculture, tout comme lagriculture elle-même force au développement des biotechnologies. Le marché, tout comme le petit commerce et le gros commerce, seffacera de plus en plus sous sa forme actuelle et disparaîtra pour se modifier en tant que marché de lordre, en tant que marché travaillant de plus en plus à lordre, maîtrisant de cette manière sa spontanéité et entropie, son absence de détermination et chaos, le manque de clarté et la peur quil cache à légard de tout producteur. Lusage de largent comptable, c-à-d. le papier-monnaie, sera complètement remplacé tout comme le papier-monnaie avait remplacé largent en métal. Cela ne peut se faire que lors dun développement exclusif du crédit et justement alors, ou non seulement une minorité riche, mais toute la société et chacun de ses citoyens dispose dun compte en banque pour effectuer ses paiements, alors « les tchèques auront été le seul moyen de circulation ».[x] A lintérieur dune société riche sans division en classes, au système de crédit parfaitement développée, le seul argent à circuler seront les tchèques et les cartes de débit. Et probablement les cartes de débit seront la dernière forme substantielle de largent avant leur crémation finale.