SEPTIÈME CHAPlTRE

LA RENTE

Bien que lors du “socialisme” chez nous il n’y eut pas de propriété foncière privée, il y avait la rente, parce que l’Etat était le propriétaire de la terre. La rente est un tel impôt qui pressait la force de l’ouvrier rural en l’aliénant de la terre. Le capital, en tant qu’une “pompe à longue durée à sucer du travail ajouté” (Marx) ici, à la campagne, baisse le salaire au-dessous de la valeur de la force de travail beaucoup plus que de l’ouvrier industriel même.

“Mais un fait beaucoup plus répandu et plus important est la baisse du salaire des ouvriers agricoles véritables au-dessous du niveau moyen normal, ainsi qu’une partie du salaire est ôtée de l’ouvrier pour former une partie composante du bail et la transmettre sous le masque de rente rurale à la poche du propriétaire foncier (chez nous jusqu’à 1989 - l’Etat) au lieu de l’ouvrier”. (Marx, Le Capital, Vol.III).

Lorsque l’Etat est le propriétaire de la terre, alors “la rente et l’impôt coïncident”[i], c’-à-d., la rente est un impôt et impôt est une rente. Quand l’Etat est propriétaire et il donne à bail “la terre cultivable entière…, il n’y aurait pas de terre qui ne porte pas de rente”.[ii] Alors la propriété foncière du producteur immédiat cesse d’agir en tant qu’une limite absolue de son travail et de son capital, mais continue son effet en tant que limite relative et après cela, dit Marx. Ainsi la propriété complète de la terre de l’Etat est une limite absolue de la production agricole. La limite absolue de la propriété foncière est l’accès à la terre, l’admission à la cultiver donnée par son propriétaire après le paiement de l’impôt établi. C’est pourquoi la propriété foncière privée et de l’Etat  - grosse ou petite – sont manifestées comme « une limite et un obstacle à l'agriculture »[iii] Dans la section de la rente du volume III du Capital, Marx soumet la propriété foncière petite et grosse à une critique démoulante mais brillante, donnant une évaluation à la précision d’ordinateur et une condamnation logique. Le géant de Marx ! Une critique, une évaluation et une condamnation qui sont toujours valables, de nos jours, 130 ans plus tard et qui seront en vigueur jusqu’à ce que le capitalisme est présent ! Une dissection de cette société et une diagnose qui est valable à la même force aujourd’hui – c’est ce qui est Le Capital ! Chaque mot de son analyse est toujours actuelle et il n’y a rien de vieilli. Un Marx sans pareil ! Le Capital – c’est le livre éternel ! Le Capital est une oeuvre capitale qui n’est pas devenue capital, mais le capital ne peut être compris qu’à travers le travail, il est clair que le travail est à la base du capital ; une oeuvre capitale, juxtaposant le capital au travail dans leur antinomie ! Une oeuvre capitale, émanant la connaissance que le sort du capital est prédéterminé par le travail !

La rente de nous jours est un anachronisme et lors de la propriété publique des moyens de production elle est une absurdité, tout simplement elle n’a pas de lieu. C’est comme cela parce que « la propriété foncière diffère des autres types de propriété par cela qu’à un niveau donné de développement elle parait inutile et nuisible même du point de vue de la manière de production capitaliste. »[iv]

Les profits supplémentaires – la source de la rente à la campagne – sont obtenus vis-à-vis au capital industriel (versé à l’industrie ou à l’agriculture) ou commercial, travaillant dans des conditions plus favorables que les moyennes, pris séparément. Il existe deux types de profits supplémentaires : le premier, créé par le capital fonctionnant dans l’industrie et le second, créé par une force naturelle. Ces profits supplémentaires sont éliminés par la norme égale des profits, ou toute déviation au-dessus d’elle est égalisée par l’augmentation du salaire selon le principe des vases communicants, lesquels sont v et m, c’-à-d., toute norme des profits supérieure à la générale doit être baissée à la générale par augmenter le salaire. Cela veut dire, que par la suppression des profits supplémentaires, il ne peut pas se manifester le rapport social de capital à l’industrie, et la rente à l’agriculture.

Avec la propriété collective des moyens de production il ne peut pas y avoir de la rente foncière, parce qu’il n’existe pas des profits supplémentaires qui puissent se transformer en rente. La rente est impossible parce que la propriété collective exclue la propriété foncière privée tout comme celle de l’Etat et avec cela – la monopolisation de terrains séparés. Tout simplement il n’y a pas de propriétaire aliéné de la terre qui reçoive une rente des fermiers qui la cultivent. Le propriétaire et le possesseur sont la même personne juridique. C’est pour cela lors de la propriété collective des moyens de production il ne peut pas y avoir de prix de la terre. Non seulement parce  que la terre n’a pas de valeur. La terre en tant que moyen de production ne peut pas être sujet d’achat et de vente, elle n’a pas de valeur d’échange. La terre n’a pas de prix, parce qu’il n’existe pas de rente qui justement détermine ce prix à travers son transformation en capital portant à son propriétaire des revenus sous la forme d’intérêt. Lors de la propriété collective la terre n’a pas de valeur d’échange, étant la première de toutes les marchandises possibles, ayant cessé d’être marchandise suivant les deux conditions qui la déterminent – valeur et valeur d’échange.

La norme des profits à l’agriculture peut et doit être la même, mais on doit prendre pour base, toutes les autres conditions égales, la pire terre de par sa fertilité (ou location) pour que les revenus des ouvriers agricoles des terres à la meilleure fertilité, qui dans le cas commun sont plus élevés, soient reçues de la même manière que celle des ouvriers industriels, augmentant tout seules leur propre productivité du travail. Autrement dit, si les ouvriers agricoles ont reçu des terres les plus fertiles une production réalisée 2 ou 3 fois plus grande que celle des pires terres, cela reflète immédiatement sur l’augmentation de leurs salaires de la même manière que cela aurait été fait par les ouvriers à n’importe quelle usine, ayant réalisé dans des conditions égales de la production à quantité différente – l’augmentation du salaire est tellement grande pour que la norme égale des profits soit conservée. Donc, ce qui lors d’autres rapports aurait signifié une rente différentielle (I ou II), revenue, reçue par le parasite de propriétaire foncier, est maintenant revenu supplémentaire reçu par le producteur agricole immédiat.

Avec la norme des profits égale, les ouvriers recevront de meilleurs revenus des terres plus riches et plus fertiles en tant que salaire et pas comme rente différentielle pour qui que ce soit. Ayant une même norme des profits et des capitaux égaux versés, le prix de production est le même par rapport à la production des meilleures et des pires terres, indépendamment de leur fertilité naturelle. La fertilité différente, au même prix  donnera de différents revenus aux travailleurs mais rien de plus. C’est une analogie des investissements à l’industrie, ou à des unités égales – disons, 100 – de capital peuvent correspondre des niveaux différents de productivité du travail. Cependant ici, à la campagne, une même composition organique, donnant la même productivité de travail, peut donner de la production différente à cause de la fertilité différente des terres. Un même conducteur de moissonneuse-batteuse avec la même machine peut moissonner pour un même temps un même terrain de terre dans une région donnée, disons en Dobroudja, au rendement de 4000 kg par hectare, mais dans une autre région, disons en Macédoine – au rendement de 2000 kg par hectare ! Une même productivité du travail donne des résultats et des revenus différents ! Donc, cette inégalité naturelle ne peut pas être compensé à un degré trop signifiant, mais par une agriculture mieux organisée et par une meilleure productivité du travail. « Quant au développement de la productivité, … l’augmentation de la fertilité absolue de la terre cultivable entière ne supprime pas cette inégalité, mais le change, soit en par l'augmenter, soit par le laisser le même, soit par le diminuer. »[v]

Si l’on ne prend pas en considération l’importation libre de la culture donnée, « le prix de production de  la pire terre … est toujours le prix de marché réglant… »[vi]. Donc, la norme générale des profits, en tant qu’élément participant à la formation du prix de production est inclus dans les dépenses de production, versées à la pire terre – pour qu’elle devienne un prix régulateur pour tous les producteurs de ce type de marchandise agricole. D’ici, le prix de production est constant, si le prix de marché est établi du capital, versé à la pire terre pour la période donnée.

A la fertilité diminuante d’investissements consécutifs d’un même terrain, qui aurait autrement donné une base à la  rente différentielle II, il devient inutile et c’est pour cela est arrêtée – la production de la terre la plus pauvre, faisant de cette façon le prix de production diminuer, étant déjà déterminée par une autre terre, plus fertile jusqu’au là, mais acceptante dès ce moment le rôle régulateur de la pire terre. Il peut y avoir, dit Marx, une augmentation du prix de production et une baisse absolue de la productivité, « si ces investissements auraient pu été faits à la pire terre seulement ».[vii] Mais ce cas est plutôt une exception, alors que la règle est l’amélioration continuelle de la fertilité naturelle d’un même terrain, c’-à-d. l’accroissement des revenus des ouvriers agricoles par un travail intensif au lieu de travail extensif de la terre. À des prix de production invariables, le salaire supplémentaire est accru si l’agriculture est intensive et pas extensive. Il peut y avoir de la baisse du salaire supplémentaire lors de la baisse du prix de production à la productivité invariable des investissements supplémentaires, dans lequel cas la pire terre cesse d’être régulateur du prix de marché (Cf. rente différentielle II, second cas). Partout, au lieu de rente, dans le cadre de la production socialiste il faut comprendre un salaire supplémentaire pour les ouvriers agricoles. Il peut y avoir de l’augmentation du prix de production lors de la baisse de la productivité de la pire terre, tout comme de l’importation libre de la culture. L’offre augmentée des meilleures terres peut faire la production de la pire terre inutile et même la stopper. Alors le prix de production est changé aussi. Il diminue.

La propriété foncière en  tant que propriété publique et pas privée n’est plus « la barrière qui n'admet pas un nouveau investissement en … terre, n'étant pas cultivée jusqu'au là ».[viii] Au contraire, la propriété publique de la terre encourage l’attitude soucieuse et la bonne gestion des investissements vieux et nouveaux en terres cultivées et non-cultivées.

Quant à la rente absolue, il ne peut pas y avoir une telle lors de la production socialiste, parce qu’il s’agit d’une rente « apparaissante du surplus de la valeur au-dessus du prix de production ».[ix] Et simplement  il n’y a pas de tel surplus. Il n’y a non plus le propriétaire foncier, aliéné du producteur. Tout cela fait la rente absolue vide de contenu.

En acceptant la condition préalable que la valeur de la marchandise se croise avec son prix de production et que l’agriculture a une composition organique du capital basse, Marx fait sortir la rente absolue, à laquelle les produits agricoles ont une valeur supérieure à leur prix de production. Cela est valable « pour cette forme de la rente…, qui ne peut être obtenue qu’à cette condition préalable »[x]. La rente absolue – c’est une rente qui entre au prix de production, par différence de la rente différentielle, qui est une rente en dehors du prix. Dans le système capitaliste, ou le prix gravite autour de la valeur de la marchandise, le prix de production « coïncide avec sa valeur seulement comme une exception »[xi]. Ce qui y est une exception, est une loi ici ! En autres mots, quand la valeur coïncide avec le prix, la rente absolue n’a plus de place en ensemble avec la condition de dessus. « Là ou cette hypothèse est invalidée, la forme respective de la rente est invalidée aussi ».[xii] La rente absolue qui est impôt, ajouté au prix, est inutile lors de la propriété publique parce que, premièrement, il n’y a pas de propriétaire foncier qui reçoive cet impôt et deuxièmement, le prix coïncide avec la valeur et de cette façon même pour les produits agricoles la valeur ne peut pas être supérieure à leur prix. La rente absolue mène à l’augmentation du prix des produits agricoles. Et si elle n’existe pas, cette augmentation n’existe non plus. L’absence de la rente absolue est une cause sérieuse que le prix des marchandises agricoles soient plus basses, en comparaison avec le cas ou elle existe. La pleine absence de rente signifie une norme supérieure des profits que si elle existait. La rente en tant que partie de la valeur ajoutée ne fait que diminuer la part des profits en elle. Et si la rente est absente, toute la valeur ajoutée est exprimée en les profits restant dans les mains de ses producteurs.

La rente – différentielle et absolue – est un poids inutile qui doit être rejeté, pour que le navire de l’économie navigue à plus grande vitesse, cinq foots au-dessous de la quille. « Ces deux formes de la rente sont les seules normales. En dehors de ces formes la rente ne peut se baser que sur le prix monopole véritable, qui est déterminé non pas du prix de production et non pas de la valeur des marchandises, mais de la nécessité et de la solvabilité des acheteurs… »[xiii]. Ainsi, le troisième type de la rente – la rente monopole, « reposant sur le prix monopole véritable »[xiv], cesse d’exister aussi, avec la disparition du monopole en tant que manière de production.

La propriété collective des moyens de production, une desquels est la terre, n’admet pas la rente foncière sous aucune forme par rapport aux « terres cultivables », tout comme par rapport à toutes les autres richesses naturelles de la terre – forêts, mines, lacs et d’autres. Mais vis-à-vis à un seul type de buts de construction – les immeubles, la terre ne peut pas être collective, parce que la construction d’immeubles d’habitation privées suppose son monopolisation par terrains. Par ici – la rente pour la municipalité ou pour le citoyen en tant que propriétaire, ergo – un prix de la terre n’est possible que de cette terre – destinée à la construction d’immeubles d’habitation !

Quant à la rente financière, l’annuité, il est clair, qu’une telle rente ne peut exister que comme un flot de paiement, par exemple, comme des versements à payer un crédit ou de semblables opérations financières, mais pas comme des paiements dont l’origine est  le capital actionnaire, parce qu’un tel est simplement absent dans ce système.



[i] Marx, Le Capital, Vol.III.

[ii] Marx, Le Capital, Vol.III.

[iii] Marx, Le Capital, Vol.III.

[iv] Marx, Le Capital, Vol.III.

[v] Marx, Le Capital, Vol.III.

[vi] Marx, Le Capital, Vol.III.

[vii] Marx, Le Capital, Vol.III.

[viii] Marx, Le Capital, Vol.III.

[ix] Marx, Le Capital, Vol.III.

[x] Marx, Le Capital, Vol.III.

[xi] Marx, Le Capital, Vol.III.

[xii] Marx, Le Capital, Vol.III

[xiii] Marx, Le Capital, Vol.III

[xiv] Marx, Le Capital, Vol.III

 

Huitieme chaptitre - LE CREDIT